Tu ne sais rien
Il est tard je rentre enfin
Je n'ai pas voulu te réveiller pour te dire
Tu ne sais rien
Il n'y a plus de lune dans le jardin d'hiver
Les chemins se referment sur la nuit
Les bêtes reprennent la vie en main et déferlent
Tonitruantes
Tu ne sais rien
Je passe la main sur ton dos très lentement
Tu es chaud et doux et bon
Ton rire s'est fermé dans tes yeux agrandis
Tes lunettes sont posées par terre
Je ne te dirai pas d'où je viens
Il est trop tard ou trop tôt
Les jours ont été si bleu si gris et à présent
A présent ils sont roux
Tu ne sais pas
Je reviens de là d'où peu reviennent
Je reviens du jardin
Comment expliquer l'inexplicable ?
Le froid du rêve qui vous éveille et vous perce
Trace en vous un sillon de feu puis de glace
Comment dire ?
Mon cœur s'est effondré comme un iceberg dans l'océan des absences
Ma peau a glissé comme un emballage putride
Tu ne peux pas savoir
J'ai cherché comment revenir vers le départ
Comment partir sans te manquer
Tu n'as pas su
J'ai vu ce que je ne devais voir sous aucun prétexte
J'ai entrouvert les portes interdites
Celles qui basculent
Je me suis tenue en équilibre sur le néant des possibles
Je ne savais pas
Il est tard je rentre enfin
Tu ne sauras rien.
Oup's... mon commentaire s'est volatilisé ! Qu'est-ce que je disais déjà ? Que j'étais désolé de ne pas trouver de mots moins banals, pour dire comme il est beau, saisissant, touchant aussi. Il vient aux yeux comme un film de cinéma : la scène, les personnages, la pensée et le sentiment de cette femme du petit matin, c'est très fort. Mais que dire ? Juste ça : un sacré joli morceau de vie, puissant, d'un réalisme fort. Impressionnant. Mes compliments !
RépondreSupprimerMerci Bifane...:))
SupprimerTrès touchant... et comme dit Bifane, très visuel, avec la progression, de la scène, et la pensée qui tangue...
RépondreSupprimerJ'ai juste longtemps laissé les mots peu à peu se poser sur le balancier de ma conscience, et là, tout doucement ils ont posé leur petite musique, merci :)
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