samedi 25 octobre 2014

Mon cœur est une forêt













Mon cœur est une forêt
Où des biches dorment sur les eaux sombres des lacs
Où des renards tracent des sillons de sang et de feu dans les étoiles
Où l'intime rencontre l'estime 
Les silences sombres des brames
Des musiques tendues de cordes vocales
Et des bras partout autour des charmes
Des papillons plus que centenaires 
Frondent le sucre bienfaisant des fleurs
Dans les trous les noisettes des écureuils 
Ont remplacé la poussière
L'eau des sources démarre ici,
Et ici se tarit.

Vois tu : je n'ai plus peur
Je regarde danser la vie
Mon cœur est une forêt




















jeudi 16 octobre 2014

Tu ne sais pas







Tu ne sais rien
Il est tard je rentre enfin
Je n'ai pas voulu te réveiller pour te dire
Tu ne sais rien
Il n'y a plus de lune dans le jardin d'hiver
Les chemins se referment sur la nuit
Les bêtes reprennent la vie en main et déferlent
Tonitruantes
Tu ne sais rien
Je passe la main sur ton dos très lentement
Tu es chaud et doux et bon
Ton rire s'est fermé dans tes yeux agrandis
Tes lunettes sont posées par terre
Je ne te dirai pas d'où je viens
Il est trop tard ou trop tôt
Les jours ont été si bleu si gris et à présent
A présent ils sont roux
Tu ne sais pas
Je reviens de là d'où peu reviennent
Je reviens du jardin
Comment expliquer l'inexplicable ?
Le froid du rêve qui vous éveille et vous perce
Trace en vous un sillon de feu puis de glace
Comment dire ?
Mon cœur s'est effondré comme un iceberg dans l'océan des absences
Ma peau a glissé comme un emballage putride
Tu ne peux pas savoir
J'ai cherché comment revenir vers le départ
Comment partir sans te manquer
Tu n'as pas su
J'ai vu ce que je ne devais voir sous aucun prétexte
J'ai entrouvert les portes interdites
Celles qui basculent
Je me suis tenue en équilibre sur le néant des possibles
Je ne savais pas

Il est tard je rentre enfin
Tu ne sauras rien.









samedi 4 octobre 2014

D'où venais-tu ? / From where did you come ?










D'où venais-tu ?
La vie s'était couchée à tes pieds comme la nuit
En passant près de toi, la nature se réchauffait
Ceux qui erraient à travers le ciel te saluaient
D'où venais-tu ?
Il suffisait de croiser ton regard et on souriait
Entendre ta voix nourrissait
La caresse  de tes doigts balsamique
guérissait
D'où venais-tu ?
Etranger à la langue si douce
A la peau diaphane
Au corps transparent
dans lequel je posais ma tête...





From where did you come ?
Life was lying at your feet as the night
In passing near you, nature  had been warmed
Those who roamed across the sky were saluting you
From where did you come ?
Crossing your eyes was sufficient to smile
Hear your voice was feeding
The caress of your healing fingers 
 like a balm
From where did you come ?
So sweet  foreigner's language
With diaphanous skin
With transparent body

In wich I lay my head ...