dimanche 28 juin 2015

Comme des ombres








faut-il accepter de perdre tout ce qu'on aime ?
pleurer comme des ombres sans chair
ne plus sentir le poids de l'autre
qu'en souvenir ?
et que plus rien ne tremble sur la couverture rouge
de nos bouches désunies ?
n'avons nous pas assez vécu
l'expérience de la perte ?
que faut-il encore donner au vide ?
nos vertiges inutiles
nos rires de cristal brisé
nos caresses de plume
notre vie enragée
nous














lundi 22 juin 2015

Effritement







Je viens juste de percevoir qu'entre étiolée et étoilée
Il n'y a qu'une inversion de deux lettres
Ce matin aux pieds de ma promenade gisait 
Une demoiselle dont les ailes déjà 
S’effritaient
Il y a dans le battement ralenti de mon cœur
Un je ne sais quoi qui m'effraie







lundi 15 juin 2015

la vie ordinaire







ah oui la vie ordinaire ça fait valser les préjugés
celle où on est content de lire des revues chez le médecin
en attendant d'aller chercher la pilule du lendemain
celle où on boit de la soupe en poudre
et de les voir contents de mettre des oranges dans les sachets
on savoure la salive des mots simples échangés
ceux qui se coincent pas dans les dentiers
la vie ordinaire c'est la torture des poissons dans le bocal
c'est pas l'envie qui manque de partir en cavale
c'est se dire que tout est mieux que le pire
les boites de conserve de l'amour conjugal
usé jusqu'à la trame du drame
ah oui la vie ordinaire celle dont on rêvait hier
quand on avait du mal à se taire
quand on n'en pouvait plus de se faire botter les arrières
pieds nus sur les planchers plein de puces blindées au dtt
des voisins qui tombaient avec le vin par la fenêtre du premier
et Mado qui restait coincée dans la lumière
et grelotter seule dans le sac de couchage
et n'avoir rien à boire de chaud que de l'eau
avec des pétales de rose qui flottent dedans
ah oui la vie ordinaire
l'aimer tant qu'on s'y perd














jeudi 4 juin 2015

l'amour mélange tout








l'amour mélange tout, le laid et le beau,
trop pressé ou trop lent, trop doux trop violent
l’oubli et l’accueil, le souvenir et le présent, le futur,
les lèvres et les jambes, le ciel et la terre, le liquide
et l’instant, la tête et le cœur, la mousse et le bain,
le sentiment et le fruit, les mouchoirs et la joie,
le seigneur et l’enfant, le château et la plage,
l’homme et la femme, le pli et la bouche, le rire
et les larmes, la nuit et le jour, les arrivées et
les départs, la vérité et l’illusion, la peur et le manque
l’œil et la main et tout le reste aussi dont je ne sais parler