mercredi 5 juillet 2017

Nocturne







la nuit est une tragédie opaque et trouée
y gisent des poupées palotes démembrées 
s'y tapissent les longues lames abandonnées des bouchers

la nuit vagit comme un opéra furieux
y éclatent les gifles froides des vagues contre les rochers
les griffes des viols dans les lits conjugués aux parquets

la nuit geint et se tort 
entre dans les corps
sous couvert de bois et de braise

la nuit on prépare les morts
on les emballe on les étiquette
et pour les oublier on s'endort en chien de fusil

la nocturne nous envahit 
nous couverture nous drape
met le paquet dans nos rêves
qu'on a trahis





3 commentaires:

  1. Peut-être un peu pessimiste votre vision de la nuit.
    Moi, j'aime la nuit et son silence. On peut y faire aussi de jolie rencontres.
    Malgré tout, bien joli poème.

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  2. Oui ;)
    Chaque écrit est une vision arrêtée, un point de vue éphémère que les caractères d'imprimerie figent. Mais ce soir, demain, tout à l'heure une autre façon de voir s'imposera, quelques instants ...

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    1. Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous. Rien n'est jamais figé.

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