lundi 27 février 2017

Désert







j'ai cru ne jamais être allée dans le désert, mais en fait, si, j'y suis allée
j'ai vu l'océan de sable à perte de vue, dans sa plus pure perte
dune après dune montée puis descendue j'ai connu l'espoir fou
celui de l'eau ou celui même du mirage de l'eau
là où se mêleraient les souvenirs et l'attente
là où reviendrait le goût
j'ai cru ne jamais avoir connu l'absence de sécheresse du sable
pour ne plus en sentir que l'abrasive douceur
celle qui décape tout
celle qui découvre et soulève
jusqu'à la dernière pellicule de peau
celle qui nous fait
os
puis poussière
puis
rien
parfois le vent
élève la poussière
et danse avec elle
dans la lumière
je suis allée là
j'y retournerai
j'ai cru ne jamais y revenir
mais je le sais
à présent

j'y suis









"Les origines de ma poésie, qui est le seul sens de mes journées absurdes et très ordonnées, sont très profondes, mais elle s’en est coupée depuis un bout de temps ; les connaître me les a arrachées. Je suis entré dans un monde sauvage, sans plus aucune formule ; je suis, à l’intérieur de moi-même, dans une solitude atroce, inhumaine, et de plus en plus je m’enferme dans ce désert, d’où, en me tournant, je revois le monde rendu à son objectivité originelle et redoutable."
Pier Paolo Pasolini
http://www.deslettres.fr


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