mardi 24 novembre 2020

On ne sait pas où ils vont





Un homme court vers moi à grandes enjambées

Je me retourne (sur mon passé)

Puis je me tourne (vers l'avant)

Le coureur a disparu

Peut-être a-t-il pris un autre chemin

Peut-être a-t-il fait demi-tour

Parfois des gens courent vers vous

Puis disparaissent

On ne sait pas où ils vont







dimanche 8 novembre 2020

Bouillon

 



Je bous.
Depuis quelques jours je sens que la colère m'envahit.
Elle sort par petites explosions, ce cheveu qui se colle sur ma figure et que je n'arrive pas à enlever, cette paire de lunettes que je perds sans cesse.
Je bous.
Je n'en peux plus de tout ce qu'on n'arrive pas à faire ni à défaire.
Ces choses qui nous dépassent et nous tuent.
Ces questions que je croyais résolues une fois pour toutes et qui ne le sont pas.
Ne le seront sans doute jamais.

Mon cœur est comme un geyser d'eau brulante.
La plupart du temps il ne laisse rien échapper et puis d'un coup un jet brulant monte au ciel.
Voilà ce que je suis, une source bouillante qui par intermittence lance ses stances au ciel sous forme de bubons qui explosent.