marcher de nuit
dans l'herbe givrée
entre l'eau et la glace
attentifs aux bruits étouffés des oiseaux
se retournant dans leurs abris
observer dans les flaques
à la faveur d'un éclat de lune
les minuscules remous des nématodes
en suspension dans l'eau
l'air frais imprégné d'obscurité encore
et d'humides tentatives
se fier à notre sens de l'orientation
c'est là oui je crois j'en suis sûr
viens suis moi mais ne fais pas de bruit
debout devant nous dans l'ombre
un grand cerf respire dans un nuage carboné
aussitôt jambes repliées bras entourant les genoux
disparaissant au profit de sa vie grandiose
et mystérieuse
nous là
alors un baiser
inattendu et explicite
d'une évidence silencieuse et nue
nous enracine dans l'aurore
orangée
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