vendredi 15 novembre 2019
Conrad Michel
Écrire, ce n’est pas seulement se consacrer à une forme littéraire particulière, – comme on exhiberait une tenue vestimentaire, lors d’une revue de mode, c’est accomplir, en secret, invisiblement, à l’insu de tous, un formidable travail d’écoute de soi-même, de cet océan intérieur aux mille tempêtes, c’est tenter de reconstruire le monde selon son cœur, d’effectuer un travail d’orpailleur sur les mots, sur le langage, c’est aussi, et avant toute chose, une façon de vivre, une façon d’être dans l’attente éperdue de l’amour, c’est jeter sur le monde un regard qui attend, à chaque seconde, une sorte de miracle, c’est avancer dans la vie en essayant de susciter cette différence infime, mais décisive, qui sépare le monde prosaïque du poème, car, dans ces creusets alchimiques, ces forges de Vulcain où sommeille et se réveille, sans cesse, le feu, le poème n’existe que pour arracher une parcelle scintillante de rêve et la porter à la lumière, aux yeux de tous, sans avoir le souci obstiné de la perfection formelle, car le diamant brut trouvera toujours les regards sensibles auxquels il est, de toute éternité, destiné.
Et puis il cite Rimbaud :
"J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse."
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