BAGDAD, DÉSESPÉRÉMENT
par Salah Al Hamdani, poète irakien exilé en France depuis 1975
Partir sans se quitter soi-même
regarder simplement le bleu de la mer
et s’imprégner de la chair du ciel
Ne pas fuir sa nuit
sur un navire inerte
Partir n’est pas regarder devant
mais corriger l’usure du temps
ébarber les saisons
Partir ne signifie pas chasser le clair de lune
mais l’aube qui aboie au fond de l’homme
Car c’est ici
que l’averse dissimule l’ombre de Bagdad
comme au retour d’un long voyage
comme une saison obscure
cadencée par le deuil
Le lointain vient en petites vagues
et se fixe comme une aile sur mon matin
Alors je sors
je marche
et je m’élève
dans la lumière aveuglante
Puis je me balance
comme un hiver égaré dans sa brume
Salah, que j'ai eu l'occasion de rencontrer en Lozère, l'an passé... - voir un des textes que j'ai édité sur le blog: https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2017/09/23/salah-al-hamdani-le-jour-se-leve-sur-bagdad/
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