mercredi 29 avril 2015

Cinq ans




je cours dans les herbes plus hautes que moi
je dévale dans les pierres des ruisseaux
je hume l'odeur des cèpes comme un jeune chien fou
je suis un torrent de joie qui hurle de bonheur
je suis accro au parfum de poudre des joues de ma mère
au sourire jaune gitanes de mon père
j'ai des salomé en plastique aux pieds
 j'ai cinq ans







mardi 28 avril 2015

l'oubli











Ça y est
les acacias
J'en avais tout oublié
Et pourtant: ce parfum...

Dans la nuit que nous traversons,
Je n'ai pas la foi, j'ai le vertige











mercredi 15 avril 2015

il n'y a pas de nous







je te laisse t'envoler comme un refrain dans l'air
 change de monde à défaut de pouvoir le changer
 laisse le temps polir nos sourires
tes mots m'enroulent comme une écharpe infinie
il n'y a pas de rêve où nous pouvons nous échapper
les portes sont toutes fermées  devant nos questions
il faut avancer portant l'amour haletant
entre la vie et la mort 
dans un bouche à bouche désespéré
il n'y a pas de nous











mardi 14 avril 2015

Comment le sais-tu ?









Comment le sais -tu ? m'as tu demandé 
Je le sais parce que lorsque je pense à toi je tremble
Mais comment être sûr que ce n'est pas juste du désir ?
Le désir se mélange oui, mais il ne fait pas trembler le cœur
Comment peux tu le dire ?
Je le dis parce que la nuit je ne dors pas et qu'il le faut bien

Le matin c'est ton prénom qui vient avec la lumière du jour







lundi 13 avril 2015

mille lieues





il est à mille lieues de moi, il est toujours à mille lieues de moi
et moi je tombe toute droite comme un flocon de neige en avril
il n'y a pas de lieu en dehors du ciel et de la nuit noire où je vois
il n'y a pas de lumière plus attirante que celle du lait de ses yeux
je suis la femme où il n'entre pas car il lui faudrait la clé qui
celle dont il ne veut pas car à sa ceinture point de clé
point de cliquetis il est libre comme l'homme peut l'être
libre comme un poing serré dans une poche
libre comme un sourire enfoncé dans le corps de n'importe qui
n'importe quelle passante légère peut faire l'affaire 
il passera de toute façon à travers tout
il traversera sans regarder et un tram l'emportera
comme Gaudi , comme Roland Barthes
il est à mille lieues
et moi
je tombe
comme un 
flocon de neige
en avril







samedi 11 avril 2015

Par là








En ce moment je cherche comment continuer dans ce monde sans avoir besoin de lui, comment avancer sans attendre rien, comment garder une motivation pour soi seul, au milieu du bruit, du chaos, comment tendre l'oreille et le cœur du bon côté, comment aller par là ... et pourquoi.











mercredi 8 avril 2015

De l'air !






Il y a dans ta tête plus de milliards de mots que dans la mienne
c'est peut-être pourquoi lorsque tu poses ton front sur le mien
je repars la tête et le cou et les épaules si lourds de trop de contenu.
Il y a aussi tous ces chiffres qui grimpent partout sur des échelles
en dégringolent en cascade de gouttes d'eau infiniment remplacées
et ces jambes et tous ces pieds inconnus que tu regardes en marchant
elles sont toutes trop belles trop intelligentes et trop sûres d'elles
toutes ces femmes que tu admires et qui te chavirent comme un bateau perdu
je ne veux pas les connaître je ne veux pas les voir dans ta chambre sur tes murs
je ne veux rien avoir à faire de toutes ces voix qui t'abîment qui te rendent muet
je n'en peux plus de les écouter à travers toi  te rendre fou de désir
je veux que ce soit tout l'opposé
que tu viennes te pencher
sur les fleurs de mon jardin
et respirer léger

 de l'air !













vendredi 3 avril 2015

Entre nous






Quand tu me retrouveras j'espère qu'il restera des fleurs
(c'est fou comme tous les détails comptent)
D'abord nos yeux se toucheront de loin
puis nos bouches ébaucheront des sourires jumelés
enfin nos mains se tendront et nos bras parmi tous les bras de la Terre
s'embrasseront

Tu laisseras longuement
(le plus longuement possible)
les mains contre mon dos
comme une enveloppe contenant tous les mots
jusqu'à ce que mon rire te repousse gentiment
alors nous chercherons le banc qui
celui qui nous attend déjà

Il est au bord d'un parc
il est devant une plage
(je ne sais pas)
ou alors il nous faudra marcher 
pour éteindre l'impatience 
le désir

Il faudra attendre que nos corps cessent de battre à contre temps
(qu'ils réalisent l'obsolescence de cette cadence muette)
qu'ils s'accordent le répit de l'attente douce, si douce
qu'ils trouvent la distance secrète
alors tu étendras le bras vers le fruit
tu en choisiras le galbe avec cette si précise attention
que tu accordes aux choses
et tu le poseras
là, entre nous.