mercredi 26 juin 2019

Première récolte











première récolte de camomille
je suis revenue du jardin les poches encore remplies
d'abricots et de petites pommes vertes
le vent déportait des hirondelles

















mardi 18 juin 2019

En attendant l'ombre









en attendant que ton ombre soit projetée vers moi
il n'y a rien d'insurmontable à marcher, le soleil dans les yeux

rejetée comme l'océan rejette les noyés
je me perds dans tes multitudes
te revoir serait trop d'honneur














dimanche 16 juin 2019

Encore, toujours







regarder se mourir en nous les mondes que les autres ont ouvert 
de leurs plumes de leurs mains de leurs regards ou de leurs baisers
sentir le froid les envahir et tout un pan s'écrouler tel un mur pilonné
de leurs mots de leur rire de leur cruauté innocente de leur mort
blinder les failles béantes masquer les découvertes catastrophiques
d'une écharpe leur entourer le cou 
d'un mouvement rageur leur tourner le dos
repartir seul
encore
toujours






Chaque ami représente un monde en nous, un monde qui n'aurait peut-être jamais existé sans lui et que cette rencontre a rendu possible.
Anaïs Nin



Dylan Moore (merci)





mardi 11 juin 2019

L'unique aujourd'hui







On se met parfois à la merci* d'une caresse sur la nuque ou d'un téléphone qui ne sonne pas. 
Dans la folie douce de ces derniers mois aujourd'hui a quelque chose de spécial, sans doute parce que j'ai pris le temps d'en réaliser l'aspect unique. 
Rien de particulier a priori dans cet aujourd'hui.
J'ai passé deux heures et demie avec mes parents qui se sont pourtant parlés devant moi avec une douceur rare. 
J'ai promené ma chienne dans un parc où je vais quasi quotidiennement, en compagnie de C. qui s'est remise au dessin (elle a entrepris de faire le portrait de J. poil par poil 😉). 
Je mets de l'ordre dans mes affaires. Le passage du temps imprime ses marques dans la poussière sur les meubles, et dans la profondeur des rides des gens que j'aime. 
Ma fille est à New York et penser à son dépaysement se greffe sur mes désirs de repartir voyager un peu. Je rêve de là où je n'irai pas, et ma frontière se limite à demain.
J'ai deux jours devant moi pour peindre.
Pour mémoire, et pour voir clair, je classe des photos et des textes.








*Le « merci » employé dans cette expression dès le XVIe siècle n’a rien à voir avec un remerciement. En effet, il vient du mot latin merces dont le sens fut tout d’abord « salaire » ou « récompense », puis « faveur » et enfin « grâce ». « Être à la merci » d’une personne signifiait alors que l’on était « soumis à son droit de grâce ». D’autres expressions, dès le XIIe siècle, avaient déjà un sens proche comme « crier merci » qui signifiait « implorer grâce », ou « sans merci » qui voulait dire « sans pitié ». Mais au fil des siècles, cette expression a perdu de sa force pour désigner aujourd’hui le fait d’être « sous l’emprise de quelqu’un ».