mardi 28 février 2017

sa douce



*
il me dit que je suis sa douce
j'entends sadhu.....sssssssssssss
il me serre plus doucement
me laisse respirer un peu mieux
en s je sens son ventre tout contre

 sa douce
je veux bien être ça

la marée des draps de lin bleu froissés
réconfortantes vagues enveloppantes
paupières en papillons endormis

*

la petite fille est là
la petite fille qui ne comprenait pas les autres enfants
les autres qui étaient si vulgaires si bêtes
les autres qui imitaient les adultes
la petite fille elle regardait les oisillons tombés du nid
la vie encore tremblante
la petite fille qui tremblait avec les oiseaux





l'autre m'avait dit "ces jours là tu ne viendras pas"
et j'étais d'accord
l'imbécile

l'imbécillité si conformiste dans son inconsistante exigence
sa liberté conditionnelle
sa cruelle indépendance revendiquée
la rébellion infertile
l'impudence  




*
je veux bien être amour avec lui
avec lui je le peux


*


















encore 





















lundi 27 février 2017

Désert







j'ai cru ne jamais être allée dans le désert, mais en fait, si, j'y suis allée
j'ai vu l'océan de sable à perte de vue, dans sa plus pure perte
dune après dune montée puis descendue j'ai connu l'espoir fou
celui de l'eau ou celui même du mirage de l'eau
là où se mêleraient les souvenirs et l'attente
là où reviendrait le goût
j'ai cru ne jamais avoir connu l'absence de sécheresse du sable
pour ne plus en sentir que l'abrasive douceur
celle qui décape tout
celle qui découvre et soulève
jusqu'à la dernière pellicule de peau
celle qui nous fait
os
puis poussière
puis
rien
parfois le vent
élève la poussière
et danse avec elle
dans la lumière
je suis allée là
j'y retournerai
j'ai cru ne jamais y revenir
mais je le sais
à présent

j'y suis









"Les origines de ma poésie, qui est le seul sens de mes journées absurdes et très ordonnées, sont très profondes, mais elle s’en est coupée depuis un bout de temps ; les connaître me les a arrachées. Je suis entré dans un monde sauvage, sans plus aucune formule ; je suis, à l’intérieur de moi-même, dans une solitude atroce, inhumaine, et de plus en plus je m’enferme dans ce désert, d’où, en me tournant, je revois le monde rendu à son objectivité originelle et redoutable."
Pier Paolo Pasolini
http://www.deslettres.fr


samedi 18 février 2017

Werewolf

















Andalouise




Je n'arrive pas à l'écrire autrement
Fragrance d'albizias sur les places après la pluie
Les orangers enragés bien rangés
(leurs oranges on ne peut pas les manger)
Claquement des sabots traçant le sillage des calèches
Patios ordinaires où chacun tient un verre 
Sandales cherchant leur chemin entre les flaques de lumière
Andalouise ...dans mon cœur emmenée là bas













Et revenue au point de départ
J'ai compris
Je n'étais en vérité jamais partie
























mercredi 8 février 2017

sea song


















Avertissement







Nous ne le savons pas encore mais 
nous ne nous reverrons plus
Je ne croiserai plus son regard
Il ne cherchera plus mon profil à la dérobée
Nous ne l'avons pas décidé mais
nous plongeons dans ce grand tourbillon
dans cette tombe amoureuse
ce vagin abyssal
où plongent les tigres et les rhinocéros
ce grand trou noir d'où naissent les étoiles
cet infini tube à essai de la vie et de la mort
liées en un seul fil sur le même collier
Il ne le sait pas encore
Je ne le sais pas non plus 















Honte





Le reportage de Mireille Darc qui date de 2015 
est bien sûr et dramatiquement encore toujours 
d'actualité 







vendredi 3 février 2017

Erreur foetale







avec un fil de fer arraché du ventre
l'amour s'est coincé dans la bonde du lavabo
il avait le cœur trop gros