samedi 24 janvier 2015

les quatre paroles







Je suis désolée de t'avoir embarqué sur un voilier 
 sans voilure que le ciel, la nuit
Pardonne-moi d'être la tourmente,
 la non posée, l'indécise
Merci pour chacune de tes réponses, 
elles sont comme tes mains posées sur mon front
Je t'aime sans pouvoir faire autre chose, autrement
 âprement

















vendredi 16 janvier 2015

si petits





attendre, comprendre le rêve, et sans doute (quelle expression ;) viendra la relève
des prouesses, il en faudra, de la force, oui, de l'amour, plein
que retrouver de nous dans ce que nous serons devenus ?
les interstices entre nos doigts seront alors si petits...
qu'y glisser de plus que tout ce qui a déjà été prévu et revu ?
capturer et laver tout ce gris de sel de cheveux de mer
de nos lèvres gercées caresser là dedans l'autre
le dedans du corps où l'âme se coule comme du plomb
magnifique blessée pétrie de larmes douces et penchées
libres prisonnières dans nos vies si petites pépites 
de boue d'or, debout, dormant, débris joyeux ou tristes rassemblés
je suis venue vers toi pour tout ça et pour l'au delà de tout ça
je suis venue vers toi pour m' étendre
que les interstices entre nos doigts deviennent
si petits
je suis venue près de toi pour m'éteindre




















jeudi 15 janvier 2015

Grand Nord







iceberg
fascinant, très haut et glacé
si peu visible, enfoncé dans l'eau transparente, bleue
dessous, loin, profond, immergé
le cadavre d'un ours
blanc









ill : Gabriela Barouch
















samedi 10 janvier 2015

Comment ? / How ?







Il y a une personne en face de moi
je la regarde qui ne me voit pas
personne en face de moi ne me regarde
regarde il n'y a personne
je ne suis personne
Comment ?
je ne sais pas ...



There is a person in front of me
I look at her but she does not see me
nobody in front of me looks at me
look: there is nobody
I am nobody
How?
I don't know ...



















vendredi 9 janvier 2015








Je voudrais une maison recouverte de fougères
invisible aux yeux qui ne savent pas voir
inaudible aux oreilles insensibles aux craquelures du silence

Venu du bout des temps
un homme cerf s'avancerait vers moi
me prendrait dans ses bras de lierre

Nous roulerions comme les cailloux dans la rivière
la neige poserait sur nous sa couverture de givre
nous pourrions alors fondre comme des flocons égarés
aussi purs et transparents que gouttes d'eau

Nos pieds s'enfonçant dans l'humus nourricier
nos mains ne touchant plus rien que l'air
Nous alors si froids si immenses et doux
et perméables et là
et là

et là































mardi 6 janvier 2015

fermer les yeux







la promenade pour moi aussi
a été longue et harassante
à présent je dois
laisser les papillons
s'envoler