vendredi 9 janvier 2015








Je voudrais une maison recouverte de fougères
invisible aux yeux qui ne savent pas voir
inaudible aux oreilles insensibles aux craquelures du silence

Venu du bout des temps
un homme cerf s'avancerait vers moi
me prendrait dans ses bras de lierre

Nous roulerions comme les cailloux dans la rivière
la neige poserait sur nous sa couverture de givre
nous pourrions alors fondre comme des flocons égarés
aussi purs et transparents que gouttes d'eau

Nos pieds s'enfonçant dans l'humus nourricier
nos mains ne touchant plus rien que l'air
Nous alors si froids si immenses et doux
et perméables et là
et là

et là































5 commentaires:

  1. Avec l'animal Nijinski je veux bien aller là, et là, et là....

    RépondreSupprimer
  2. Je partage ce goût, ce rêve, cette fusion au-delà de soi, de cet ego toujours si détestable quand il ne sait voir que lui, comme une part d'humanité qu'il m'est désagréable de sentir en moi... J'ai vu une vidéo dernièrement d'un type dont le nom m'échappe, qui parlait de l'arbre et de sa nature, un docu passionnant qui m'a fait envier la vie, les vies de l'arbre, où tout ce qui vit justement sait que la seule voie pour vivre est la collaboration, la coopération, l'alliance, et non l'individualisme, la compétition et le mépris de l'autre...
    Le couple en est la première marche, sans doute, dans ce qu'il a de sacré, dans sa nature balancée entre l'opposition et le mélange, la part de soi et de l'autre intimement liés...
    Tes mots m'ont évoqué les paroles d'une chanson, lointaine, je te laisse chercher laquelle tiens... "Je m'accrocherai à toi comme le lierre à un chêne". Je trouvais l'image très sensuelle, et d'une belle symbolique, avec ce lierre qui enserre à la fin tout le tronc de l'arbre, se mélange à ses branches comme à lui faire une nouvelle peau... Rapporter ça à l'alliance du couple, c'est joli... Et si ça pouvait donner à l'humain l'idée d'étendre ce désir au-delà de cette sphère, dans une autre dimension, ce serait un beau chemin à suivre...

    RépondreSupprimer
  3. Tu ouvres ce petit poème sur de bien grands horizons Bifane, c'est là le privilège d'avoir des lecteurs dont l'âme est bien grande ouverte...coopération, alliance, collaboration, de bien jolis passages qu'il faut cultiver, et débroussailler sans relâche effectivement ! Non, je ne vois pas de quelle chanson ils s'agit .. mais cette phrase m'a rappelé un poème qu'une très jeune amie m'avait fait lire il y a plus de trente ans..."je m'enroulerai à ses hanches" disait-elle...

    RépondreSupprimer
  4. C'est beau comme un grand rêve, comme une harmonie parfaite entre 2 humains parmi tout le vivant de la terre :)

    RépondreSupprimer

Déposer ici vos mots, ils seront bien traités.