samedi 14 février 2015

Quand je pense à toi



quand je pense à toi
je pense à l'espace
je lie les temps
parfois j'angoisse
parce que je sens
qu'un poids te manque
un peu de plomb
dans ta formule
dans les épines
de tes talons


quand je pense à toi
je pense aux galets
qui trempent ici
ceux que je voulais
pour tes poches
ceux que t'as pas pris
que tu ne connais pas
ils ne brillaient pas 
assez pour toi
à cette époque là



quand je pense à toi
je pense à l'amour
celui que tu fais
et que tu défais
celui qui t'éloigne
et puis tu reviens
un peu moins bien
et puis moins loin
encore plus beau
un peu plus haut



quand je pense à toi
je pense à tes mains
celles qui tremblent
ou qui épluchent
celles qui se posent
comme des oiseaux
dans l'affolement
des sentiments d'enfants
un peu perdus
mais tellement assidus



quand je pense à toi
tu penses à moi
dedans très doux
parce que c'est écrit
ici en tout petit
et que ça suffit bien
c'est un champ de blé
une touffe d'herbe verte
avec une coccinelle dessus
qui s'ouvre et s'envole




















4 commentaires:

  1. Ce serait beau, bon, d'avoir tous quelqu'un qui pense à nous comme ça... Et plus beau encore, sans doute, de ne pas blesser cette âme en retour. Mais ce qu'on y peut...

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    1. Il y a parfois, dans nos drôles de vies, au moment où on ne s'y attend plus, des boomerangs qui reviennent tout doucement. Les blessures sont alors refermées.

      La tristesse n'est qu'un mur entre deux jardins.
      Le sable et l'écume (1926)
      Khalil Gibran

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  2. un extrait de "l'intérieur du galet"...https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2015/04/05/linterieur-du-galet-rc/

    --
    Enfanté d’autres roches, dévalées de l’amont,
    vers de liquides couloirs .
    Des nuits épaisses, habitées de truites
    ablettes et gardons, aux furtifs passages.

    Les herbes ne fissurent pas le jour.
    Le galet prend l’apparence de ton sein.
    Il lui manque quelque part le battement du pouls.
    C’est ce que trahit son poids de matière .

    J’ai cherché au-delà du lit,
    Et du brancard de boue,
    Sous les joncs pensifs
    De quoi reconstituer une paire.

    Mais nulle part,
    Je n’ai trouvé le semblable,
    Les mêmes cristaux, et encore moins,
    – Le grain de ta peau.


    RC – nov 2014

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  3. "Les herbes ne fissurent pas le jour" ..."Des nuits épaisses, habitées de truites" et le tout lié ensemble ! j'aime beaucoup, merci Rechab !

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